L’industrialisation des expulsions

Vu sur Passeur d’Hospitalité

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Le 22 septembre 2009, la police investit le bidonville habité principalement par des Afghans pachtounes à Calais, et arrête ses habitants. Ceux-ci sont 276 à être sur les lieux ce matin-là, envoyés dans des centres de rétention de toute la France. À cette opération hautement médiatisée succèdent d’autres expulsions de squats et campements dans le Calaisis. En tout, environs 600 personnes seront concernées, en l’espace d’une quinzaine de jours. Les autorités ont attendu que le nombre d’exilé-e-s présent-e-s à Calais baisse de moitié avant de lancer l’opération.

Le 2 juillet 2014, toujours à Calais, la police évacue dans la même journée le lieu aménagé pour la distribution des repas, occupé par des exilé-e-s depuis le 27 mai, ainsi que trois squats. Plus de 600 personnes sont arrêtées, un peu plus de 200 envoyées dans des centres de rétention, les mineurs dans deux centres de vacances réquisitionnés pour l’occasion. D’autres personnes sont stockées la journée dans des commissariats de police de la région, puis faute de place, les dernières envoyées dans des bus dans différentes villes, où elles sont relâchées sans autres formalités. En une journée, les autorités ont effectué une opération équivalente en nombre de personnes concernées à celle qui avait nécessité deux semaines en 2009.

Le 23 octobre 2015, la police évacue le lycée Jean Quarré à Paris, squat qui s’est constitué après l’évacuation de toute une suite de campements d’exilé-e-s dans différents endroits de la capitale au cours de l’été. Cette fois, entre 1300 et 1500 personnes sont concernées. La plupart sont réparties dans des lieux d’hébergement dans toute la région Île-de-France. Isolement, absence ou insuffisance d’information, absence ou insuffisance d’accompagnement, règles coercitives, font partie des défauts relevés dans ces différents lieux, très hétérogènes, allant de chambres d’hôtel à des foyers gérés par une associations mandatée. Une partie des personnes n’a pas été relogé. Depuis l’expulsion, les regroupements d’exilé-e-s sont dispersés par la police, invisibilisant et précarisant les personnes.

Le 29 février 2016, la police commence l’évacuation de la moitié sud du bidonville de Calais, habitée par 3450 personnes. Des possibilités de relogement sont affichées, d’une part dans le camp de container construit sur place, dans des dortoirs où toute personnalisation de l’espace et où les actes de la vie quotidienne comme préparer le repas ou partager un thé sont interdits, lieu entouré de grilles, gardé par des vigiles et où l’accès se fait par un système de reconnaissance biométrique. D’autre part dans des « centres de répit » dispersés dans toute la France, très hétérogènes, les caractéristiques de nombre d’entre eux rappellent les conditions de logement après l’expulsion du lycée Quarré. De plus, deux hypothèques principales pèsent sur ces lieux, le fait que nombre d’entre eux occupent les locaux de centres de vacances qui vont reprendre leurs activités ordinaires avec le printemps, et la consigne donnée aux préfets d’exécuter les mesures d’expulsion du territoire pouvant peser sur certain-e-s exilé-e-s, en particulier les demandeur-se-s d’asile en procédure Dublin.Le nombre de places disponibles dans ces deux dispositifs est très insuffisant par rapport au nombre d’habitant-e-s à expulser, ce qui explique la brutalité avec laquelle commence l’évacuation : il faut qu’une grande partie des personnes disparaissent d’elles-mêmes, la violence est le plus couramment utilisé.

Pour les personnes qui n’intégreront pas l’un des deux dispositifs, on peut imaginer une traque comme à Paris pour empêcher les regroupements, invisibiliser les personnes et précariser leur situation.

Plusieurs choses frappent au regard de cette évolution. D’une part l’augmentation importante du nombre de personnes expulsées. D’autre part, l’ampleur des moyens mobilisés, non seulement pour l’expulsion elle-même et pour une dispersion ponctuelle à la suite de celle-ci, mais pour disperser durablement les personnes expulsés, sans pour autant mettre en place de réels moyens d’accueil, et pour rendre invisibles les personnes n’ayant pas été relogées, ou ayant quitté les lieux d’hébergement, ou arrivant ensuite.

Or la situation prévue en 2016 est l’arrivée d’un nombre d’exilé-e-s plus important qu’en 2015. Quel niveau de violence sera nécessaire pour cacher cette réalité ?

Bordeaux – 15 mars 2016

Bordeaux

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Samedi 15 mars 2014 – Journée Internationale contre les violences policières

La continuité, c’est maintenant !

Bonjour,

Pendant 5 ans, sous le règne d’une droite dure décomplexée, La France a progressé dans l’instauration d’une société de contrôle total dans laquelle chacun-e d’entre nous se voit répertorié-e, fiché-e, filmé-e.

Nos libertés individuelles ont cédé face aux alarmantes sirènes de l’Etat rappelant le danger d’un ennemi intérieur que nous sommes tous et toutes sensé-e-s incarné-e-s ou alimentant nos peurs avec la menace d’un terrorisme aveugle qui peut désormais s’abattre n’importe où et sur n’importe qui.

Parallèlement, la répression de tout mouvement contestataire est elle aussi allée croissante avec une police de plus en plus armée, une « justice » de plus en plus sévère, voire arbitraire, avec à la clé, des dizaines de bless-é-s plus ou moins graves, des centaines d’arrestations et de condamnations.

Enfin, nous avons pendant tout ce temps ajouté des morts à la déjà longue liste des crimes policiers, victimes dont les noms nous interpellent et mettent en lumière le racisme à peine voilé qui règne au sein des commissariats français.
Heureusement que nous n’avions pas cru un seul instant au slogan de campagne de François Hollande.

Tant au niveau des outils de surveillance, de la répression des militant-e-s, des violences et crimes policiers, la continuité, c’est maintenant. Rien n’a changé, ou du moins tout est pire. Et c’est une gauche sans complexe qui conforte l’Etat autoritaire qui nous contraint aujourd’hui.

C’est pourquoi, pour la quatrième année, dans le cadre de la journée internationale contre les violences policières, le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) se mobilise aux côtés du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (C.O.B.P) du Québec et des familles de victimes de violences policières à Paris.

Cette journée aura lieu le samedi 15 mars 2014.

Voici le programme proposé par le C.L.A.P33 à Bordeaux.

15h – Hommage aux victimes des violences policières – Place Camille Julian
Avec le collectif de soutien à Notre Dame Des Landes – Déambulation

17h-19h – Formation Garde à vue – Tchaï Bar – 49 rue du Mirail
En présence d’une avocate – Témoignages
Infos : http://0z.fr/lOjtu

20h – Soirée contre le fichage A.D.N – Le Samovar – 18 rue Camille Sauvageau
En soutien à Jean-Charles, militant pacifiste harcelé par la justice pour refus de cracher.
Rencontres/Concert avec L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
Infos : http://0z.fr/WIFoV

Le programme du C.O.B.P :
http://tinyurl.com/otvufn4

Nous profitons de ce mail pour lancer notre campagne anti-drone « Alerte Coopérative Anti-drone sécuritaire ». Il s’agit d’exprimer notre NON collectif, notre refus de l’utilisation des drones policiers, de créer pour résister au contrôle par des mouchards high-tech et à la militarisation de l’espace public.
Nous vous en disons plus bientôt.

Tant qu’il n’y aura pas de justice, il n’y aura pas de paix. Tant qu’il y aura des violences policières, des atteintes à nos libertés, nous les dénoncerons et nous les combattrons !

Merci de faire suivre ce bulletin dans vos réseaux.

Solidairement,

Le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) – Bordeaux
http://clap33.over-blog.com/

Bruxelles – 15 mars 2016

Bruxelles

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Manifestation Contre Les Violences Policieres

mardi 15 mars à 18h Gare du Nord, Bruxelles

A l’occasion de la journée internationale contre les violences policières, pour la 5ème édition de la Campagne Stop-Répression, les Joc ainsi que d’autres partenaires organisent la manifestation contre les violences policières le 15 mars.

Dans le marasme économique et social actuel, la répression d’état s’exerce dans nos quartiers, dans nos rues, contre des populations déjà fragilisées.

Son bras armé qu’est la police soumet la population aux contrôles au faciès, aux perquisitions, au harcèlement ainsi qu’à des violences parfois extrêmes en quasi- impunité !

L’état d’urgence au niveau 4 n’a fait que rehausser le sentiment de peur surtout dans les quartiers défavorisés et a diviser la population.

C’est pourquoi les JOC et ses partenaires invitent chacun à manifester ce mardi 15 mars afin de dire STOP AU RACISME D’ETAT ! STOP A LA VIOLENCE D’ETAT ! STOP A L’IMPUNITE !

Rendez-vous le mardi 15 mars 2016 à 18h (GARE DU NORD)

SOYONS NOMBREUX !

Marseille – 4 mars 2016

La Classe dangereuse (collectif et Bibliothèque autogérés) organisent vendredi 4 décembre journée contre les violences policières à la fac Saint Charles et au Ctre social Agora – la Busserine (34 Rue de la Busserine, 13014 Marseille).

En 2005, à Clichy sous Bois, deux adolescents trouvaient la mort pour avoir pris la fuite, effrayés par la police. S’en sont suivis, dans les quartiers populaires, plusieurs semaines de révolte que l’on évoque souvent comme « les émeutes de 2005 ».
Ces révoltes, aussi spontanées fussent-elles, étaient résolument politiques. Elles furent un acte de refus et d’accusation qui pointait du doigt l’occupation policière dans les quartiers populaires. Les agissement d’une police et d’un Etat racistes et anti-pauvres étaient alors mis en lumière par l’embrasement des banlieues.
Dix ans après, nous ne pouvons que reconnaitre le caractère historique de ces révoltes. D’autant plus lorsqu’on dresse le constat qu’en réalité, rien n’a vraiment changé.

Ne laissons plus nos vies entre leurs mains !

La police élit toujours domicile dans les quartiers populaires avec toujours plus de justifications officielles.
Les morts qu’elle perpétue s’enchaînent en silence et les appareils policiers et judiciaires s’acharnent sans vergogne sur les familles de victimes, pour les décourager. Les politiques sécuritaires se durcissent et réduisent le champ de toutes les libertés. Et le citoyen lambda est sommé de ne rien voir et de se taire.
Nous, la Classe Dangereuse, sommes un collectif d’étudiants basé sur la Faculté Saint-Charles, et dont les consciences politiques ont été marquées par certains aspects de ces réalités.
A l’occasion des dix ans des révoltes des quartiers populaires, nous vous invitons le
vendredi 4 Décembre à participer à une Journée d’information et de mobilisation contre l’appareil d’État qui maintient en place l’impunité policière.
Des intervenants nous aideront à faire le point sur les méthodes d’organisation mises
en place pour lutter contre lui.

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Déroulé de la journée :

9 heures du matin à la Fac Saint Charles avec tables d’information
marche silencieuse dans l’université.
À Midi : un rassemblement sonore est prévu avec prises de paroles, musique et déjeuner.

14 heures projections vidéos

Et pour conclure, nous serons à L’Agora, centre social de la Busserine dès 18 heures pour une discussion et une rencontre entre les familles, les collectifs et les participants de la journée

L’objectif de cette rencontre est de créer, à terme, un réseau d’entraide local pouvant faire poids et vers lequel peuvent se tourner les victimes de violences policières.

Ne laissons plus nos vies entre leurs mains !

Journée internationale contre les violences policières

NON À LA LÉGALISATION DU PERMIS DE TUER

 
Le samedi 19 mars, à l’occasion de la journée internationale contre les violences policières, les familles et les collectifs mobilisés appellent à se rassembler pour rompre le silence et obtenir vérité et justice sur les crimes policiers.
 

Non-lieux, absences d’enquêtes indépendantes et impartiales, procédures interminables et relaxes des policiers incriminés constituent la norme. Le permis de tuer existe déjà et le déni de justice systématique rencontré par les familles est insupportable.

Depuis la mise en place de l’état d’urgence, deux non-lieux ont déjà été prononcés dans les affaires d’Amadou Koumé (mort par étranglement le 6 mars 2015 dans un fourgon de police à Paris 10ème), et d’Hocine Bouras (mort d’une balle dans la tête alors qu’il était menotté dans un fourgon de police le 26 août 2015 à Colmar). Après 6 ans de procédures judiciaires, la Cour de Cassation vient aussi de prononcer un non-lieu définitif dans l’affaire Ali Ziri (mort suite à son interpellation le 11 juin 2009 à Argenteuil).
Police partout, justice nulle part.

Le 15 janvier 2016, Damien Saboundjian, le policier qui a tué d’une balle dans le dos Amine Bentounsi est relaxé. Dans la continuité de sa politique répressive, ce verdict appuie la volonté du gouvernement de légaliser le permis de tuer pour les policiers. A défaut de créer la présomption de légitime défense, historiquement réclamée par l’extrême-droite et les syndicats de police, le projet de loi dit de simplification de la procédure pénale introduit l’« état de nécessité », qui autorise un policier à tirer sur une personne présumée dangereuse même s’il n’est pas directement menacé. Ce projet renforce les pouvoirs de police au détriment de la justice, et pendant l’Etat d’urgence le port d’arme en dehors du service est même autorisé pour les policiers.

Le terme « bavure » pour désigner les crimes policiers, alimente l’idée que ceux-ci ne seraient qu’accidentels, exceptionnels. Ils sont au contraire le résultat des politiques racistes et sécuritaires menées par les gouvernements successifs. Le constat est clair: impunité pour les policiers et augmentation des violences policières et carcérales. La condamnation des salariés de Goodyear et la criminalisation de l’ensemble des mouvements sociaux montre que toute forme de résistance sera durement réprimée. L’augmentation des assignations à résidence, des peines pour outrage et rébellion et des perquisitions ou encore la menace de déchéance de la nationalité indiquent clairement le tournant répressif dans lequel le pouvoir engage la société. Plus que jamais notre mobilisation est nécessaire pour lutter contre le permis de contrôler, d’humilier, de mutiler et de tuer.

D’Ayotzinapa à Ferguson en passant par Paris, un même combat est mené. Nous luttons contre les violences policières qui sont l’expression d’une logique d’état. Elles ciblent en priorité des catégories marginalisées par le pouvoir, parce que considérées comme inférieures et dérangeantes : les habitant.e.s des quartiers pauvres, les jeunes, les précaires, et les personnes issues des différentes migrations.

 

Non à toutes les formes de violences policières : non aux expulsions et mises à la rue, non à la chasse aux migrant.e.s, non aux humiliations quotidiennes des contrôles aux faciès, non à la répression des luttes.

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NE NOUS LAISSONS PAS GOUVERNER PAR LA PEUR
FACE A L’ETAT POLICIER, LEGITIME DEFIANCE
ICI ET AILLEURS, HIER ET DEMAIN, LA SOLIDARITE EST NOTRE ARME
ORGANISONS-NOUS ET RESISTONS ENSEMBLE LE 19 MARS

MANIFESTATION 14H00 GARE DU NORD
CONCERT DE SOUTIEN 19H00 LA PAROLE ERRANTE

Les familles et collectifs contre les violences policières réunis à Montreuil le 17 février 2016

19mars.legitime.defiance@gmail.comhttp://atouteslesvictimes.samizdat.net/  –
https://www.change.org/p/une-urgence-dire-nonaupermisdetuer

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